Soutenance de thèse d'Eugénie MASCLEF, doctorante TVES à ULille
tves Soutenance de thèseTitre de la thèse :
Étude de l’acceptabilité sociale à partir d’un Living Lab dans une perspective de développement de l’électromobilité sur le campus Cité Scientifique de l’Université de Lille
Direction de thèse :
- Élodie CASTEX, PR, Université de Lille, Directrice
Membres du Jury :
- Alain BOUSCAYROL, PR, Université de Lille, Invité
- Marc DUMONT, PR, Université de Lille, Examinateur
- Patricia SAJOUS, MCF-HDR, Université Le Havre Normandie, Rapporteure
- Geneviève ZEMBRI-MARY, PR, CY Cergy Paris Université, Rapporteure
Résumé :
Face aux enjeux climatiques majeurs, les gouvernements sont invités à engager une transition écologique dans le dessein de lutter contre le réchauffement planétaire. La décarbonation du secteur des transports, important producteur de gaz à effet de serre, constitue l’un des leviers essentiels de cette transition. Or, cette dernière se heurte à une difficulté majeure : le secteur des transports est fortement dépendant de l’automobile. Dans ce contexte, le véhicule électrique (VE) apparaît comme une solution prometteuse puisqu’il permet de réduire les émissions sans nécessiter une refonte complète du système de mobilité. Toutefois, son adoption reste limitée, freinée par les représentations sociales des usagers concernant des caractéristiques inhérentes au véhicule et les nouveaux conflits territoriaux qu’il suscite. Ces constats soulignent que la dimension sociale est tout aussi déterminante que la dimension technique, et que l’acceptabilité sociale (AS) constitue une condition centrale de réussite des projets de transition. Or, l’AS est difficile à mesurer et à intégrer dans les démarches de planification, d’autant qu’elle dépend fortement du niveau de participation citoyenne.
L’objectif de cette thèse est de proposer une méthodologie d’analyse de l’AS en articulant innovation, complexité des espaces urbains, enjeux de transition écologique et intégration des usagers. Pour ce faire, nous proposons la mise en œuvre d’un Living Lab (LL) d’électromobilité sur le campus Cité Scientifique de l’Université de Lille. Ce dernier s’avère être un terrain propice pour expérimenter la mobilité électrique et mobiliser les étudiants, décideurs et usagers de demain. Dans ce cadre, plusieurs ateliers ont été organisés afin d’évaluer les représentations étudiantes du VE, de tester l’AS d’un scénario de fermeture du campus aux véhicules thermiques et d’expérimenter une méthode de participation citoyenne qui s’appuie sur des outils de gamification, et est adaptée au présentiel comme au distanciel. Ces ateliers révèlent que l’adoption du VE est freinée par des facteurs économiques (prix d’achat), techniques (autonomie) et infrastructurels (bornes de recharge). Ils montrent également que l’équité et une approche systémique des mobilités conditionnent l’AS d’une mesure contraignante de fermeture du campus aux véhicules thermiques. Par ailleurs, le LL confirme son intérêt en tant que dispositif favorisant l’émergence de solutions contextualisées et la co-construction avec les acteurs locaux.
Le manuscrit est structuré en trois parties. La première revient sur le rôle du VE dans la décarbonation du secteur des transports, définit l’AS et discute la pertinence du recours au LL pour l’étudier. La deuxième partie présente le terrain de recherche, le campus Cité Scientifique de l’Université de Lille, et en souligne le potentiel comme démonstrateur d’électromobilité. Enfin, la troisième détaille la méthodologie des ateliers, expose les résultats et ouvre sur des perspectives de recherche visant à étendre le protocole développé pour analyser et accompagner l’AS des projets de territoire.